| Coude bluff ? (L'Equipe) |
Malgré un coude douloureux, Richard Gasquet fait le pari de passer l’obstacle Ljubicic.
ET DE TROIS ! Jeudi soir, Richard
Gasquet a gagné un match de tennis
par jet de l’éponge pour la troisième
fois de sa carrière professionnelle.
Mais la balance des abandons
penche encore nettement en défaveur
du numéro 1 français puisqu’on
en recense neuf de sa part depuis
ses premiers pas sur le circuit senior.
Le dernier date de fin février, au
Challenger de Cherbourg contre Djokovic,
mais, promis juré, on ne l’y
reprendra plus. « C’est sûr, j’ai toujours
plus abandonné que mes
adversaires, reconnaissait-il avec le
sourire après sa victoire en trois sets
et demi (6-1, 3-6, 6-3, 3-2) contre un
Giorgio Galimberti touché au mollet
gauche. Maintenant, il n’en est plus
question. Si j’ai vraiment trop mal,
je n’irai pas sur le court. »
L’hypothèse n’est pas à exclure
avant un troisième tour qui l’opposera
à Ivan Ljubicic, terreur du début
de saison (1 titre, 4 finales) rentrée
dans le rang depuis lors (19e mondial).
Car, face à l’Italien musculeux,
Gasquet a de nouveau dû jouer du
coude ; grimaces, perte de puissance
au service et dans ses frappes du
fond du court, interventions du kiné,
autant de signes inquiétants pour
son avenir dans une partie de
tableau pourtant très dégagée. Et
hier, après avoir suivi la défaite de
Serra dans les tribunes, en plein
cagnard, le Français n’a tenu la
raquette que vingt minutes : « C’est
dur, je n’ai même pas essayé de servir.
Si je devais jouer aujourd’hui,
ce serait impossible. Je vais faire des
soins cet après-midi (la nuit dernière
en France), j’espère que ça va me
faire du bien. »
QUELLE BLESSURE ?
À Cincinnati, mi-août, Gasquet se
plaignit dès la fin de son premier tour
d’une douleur identifiée au départ
par Éric Deblicker, son coach,
comme un tennis-elbow. « En fait,
c’est difficile de savoir, disait Gasquet
cette semaine. On n’a pas pu
faire d’IRM, et puis ici, les médecins…
» Dix jours de repos et de
soins avant le début de l’US Open
avaient semblé chasser le mal et,
après sa victoire en cinq sets contre
Martin, il se disait pleinement
rassuré, n’ayant ressenti qu’une
« petite douleur, en début de match,
à froid ». Elle a sournoisement ressurgi
avant son entrée sur le court
face à Galimberti : « Dès l’échauffement,
le matin, j’avais un peu mal. »
Hier, Christophe Ceccaldi, kiné de la
Fédération, sans jamais prononcer le
mot tendinite, évoquait « un conflit
postérieur ». Mais encore ? « Il a le
coude fatigué tout simplement,
alors, on gère sa douleur, à base
d’immobilisation, de massages et
d’électrothérapie. Elle irradie un peu
partout, elle est fluctuante, il la ressent
à l’impact et en fin de geste. »
« Surtout au service et sur mes revers
en bout de course », insistait le
patient français.
QUELLES CONSÉQUENCES ?
Au deuxième tour, après un premier
set mené au pas de charge et assaisonné
de quelques étincelles en
revers,« RG »abrusquement ralenti
la cadence. « C’est pénible parce
que, du coup, je sers à soixante pour
cent. Et comme normalement je
peux compter sur mon service pour
gagner des points, ça me décale
mon jeu », se plaignait-il. À la sortie
du court, son coach ajoutait, presque
sceptique : « Quand il a un peu mal
comme ça, il sort du match. Il se
retient un peu, oublie de bouger les
jambes. C’est l’expérience, ça fait
partie des choses à travailler… »
Mais il admettait la difficulté de sa
tâche : « Les conditions sont dures,
c’est l’US Open. Il est au troisième
tour, il a tout à gagner, alors, il va
aller au bout de lui-même et on verra
plus tard s’il a besoin de souffler.
C’est à lui de gérer son mal... »
QUEL AVENIR ?
Même si son tableau ne lui propose
aucun joueur mieux coté que lui
avant les quarts de finale (Coria), il
serait bien imprudent de voir plus
loin que le bout de son match contre
Ljubicic. « C’est avec grand plaisir
que je lui ai serré la main, disait Gasquet
après l’abandon de Galimberti.
Tout allait très mal même si j’avais
réussi à débreaker au début du troisième
set. J’espère que ça ira mieux
la prochaine fois. » Conscient du
danger à venir, le jeune homme ne se
faisait pas une montagne du Croate.
« Il a très bien joué en début d’année
et il est un peu moins bien ces tempsci.
Il a un gros service mais aussi des
faiblesses que je peux exploiter du
fond du court. Mais, si tu te fais breaker,
t’es mal pour revenir. »
Avec un service ralenti à 170 km/h,
Gasquet devra user des angles et des
effets pour éviter cet écueil. Ljubicic,
qui l’avait vu perdre contre son
compatriote Ancic à Cincinnati alors
qu’il souffrait déjà, connaît la chanson
: « C’était ridicule, il servait
à cent à l’heure, on se demandait
s’il allait abandonner. Richard sait
tout faire, il n’a pas un jeu facile à
comprendre, j’aurai donc tout intérêt
à rester concentré sur le mien. » Et
ne pas trop compter sur un jet de
l’éponge de son adversaire. « Je
veux continuer dans une spirale de
combat, assure Gasquet, aller toujours
au bout, car c’est ce qui m’a fait
progresser ces derniers mois. »
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