Inscrit le: Feb 10, 2009 Messages: 7745 Localisation: France
Posté le: 04.11.2012, 19:42:51 Sujet du message: Un coach ou non ?
Ce nouveau topic car je viens de voir le reportage de "stade 2" sur le sujet.
Tsonga et Simon étaient interviewés ainsi que Forget.
C'est un vrai problème. (Je laisse le problème financer de côté)
Voyons les inconvénients/avantages de se reposer sur un coach.
Inconvénient : Appliquer au lieu de réfléchir
Le joueur écoute des conseils et est censé les appliquer dans le match. Si cela marche, très bien, mais si ce n'est pas le cas, le joueur en veut à son coach du "mauvais tuyau" et au lieu d'être concentré sur son jeu, il est plutôt parasité.
Je vois par exemple Richard qui perd un long échange et murmure "il parait qu'il devait être fatigué"...On voit qu'il se dit que cela l'énerve que le tuyau donné était "pourri" !
Avantage : Se reposer au lieu d'observer
Quand il s'agit d'aller observer le futur adversaire, avoir un coach est préférable car pendant ce temps là, le joueur peut faire des soins et se reposer. Il a des éléments précis et peut discuter avec un spécialiste de la tactique.
Les avantages /inconvénients d'être seul
Avantage : Grandir
Etre seul, c'est se sentir responsable de tout et pas se reposer sur un tiers. La défaite ne peut être reportée sur le coach qui vous a dit de faire telle ou telle chose dans le match.
Par exemple, à Bangkok, on a vu un comportement de Richard très responsable qui revient dans deux matches (Dimitrov et Nieminen), ce qui n'est pas toujours le cas.
Etre seul, c'est jouer la tactique que l'on a envie de faire (ex : Tsonga), car à quoi sert d'avoir un coach si on joue autrement que ce qu'il vous conseille !
Inconvénient : S'entrainer mollement
Sans coach, on entre plus vite dans une routine où l'on fait toujours un peu les mêmes entrainements. On a un partenaire (ou plusieurs) à qui on indique ce que l'on veut faire. On manque d'un regard expert et critique sur ce qui ne va pas. Le risque, c'est de baisser de rythme à l'entrainement puis de niveau en match.
Ainsi on voit que Tsonga après avoir gravi 12 places au classement quand il a congédié son coach est redescendu ensuite de 4 places (à la 8ème) et ne bat plus de gros joueurs. Il dit lui-même qu'il sent le besoin d'avoir quelqu'un pour le pousser davantage. Forget pense aussi que c'est une erreur d'être seul.
Inscrit le: Feb 01, 2006 Messages: 5146 Localisation: Vienne, Autriche
Posté le: 05.11.2012, 13:57:14 Sujet du message:
Loin d'être une experte du sujet, je suis fortement POUR un coach. A mon avis, les avantages priment sur les desavantages. Bien sur, ca demande une relation pleine de confiance de la part du joueur. Richard avec son besoin du soutien et de l'encouragement ferra toujours mieux avec un coach à son côté. Bangkok, c'est plutôt l'exception qui confirme la règle.
Seul un Federer de 28 ans pourrait faire sans, et lui, il a aussi repris un coach. Peut-être Simon aussi, mais tous les autres francais (Tsonga en particulier) ne devraient pas se débrouiller tout seul.
Inscrit le: Mar 15, 2007 Messages: 4001 Localisation: paris
Posté le: 05.11.2012, 14:37:37 Sujet du message:
A fond pour aussi.
L'énorme avantage c'est qu'il est difficile pour un joueur de jouer et d'être objectif sur sa production, d'avoir une vision globale sur son match ou son tournoi.
Dans le feu de l'action, avec la fatigue, on peut facilement perdre de sa lucidité et le coach, lui, n'est parasité par rien dans ses observations.
Ce n'est pas pour rien que 90% des joueurs ont un (ou plusieurs !) coaches...
Eh bien je coupe la poire en deux, exactement pour les raisons invoquées dans le sujet de départ. Je pense que l'alternance solutions proposées / grandir soi-même est bénéfique.
Un entraîneur peut toucher du doigt des défauts passés inaperçus, apporter un nouvel angle de vue, une nouvelle approche de l'entraînement, du travail physique. D'un autre côté, je pense qu'il est bénéfique que le joueur se retrouve seul à certaines périodes pour se responsabiliser, et pour qu'il puisse se demander sereinement : quelle orientation je veux donner à mon jeu? Je le fais, et j'assume.
Les failles des deux situations sont je pense également bien décrites dans le post initial.
La durée de ces différentes phases dépend aussi en grande partie de la psychologie du joueur. Certains vont devoir être encadrés pour ne pas partir dans tous les sens, ou au contraire poussés à l'effort, d'autres gagneront à se responsabiliser seuls. Question complexe!
Nous avons vu aux US, Tsonga plonger parce que personne ne l'avait prévenu que le tour " soit disant " facile allait lui être fatal.
En ayant eu des discussions avec des personnes bien impliquées dans le tennis de haut niveau, nous avons appris que Grosjean allait se renseigner sur le futur adversaire ( inconnu ) de Richard qui pouvait le battre !!!
Bien sûr, à Bankok, Richard était seul, mais je pense que c'est une exception sur le fait qu'il ait gagné.
Nous voyons souvent les joueurs regarder leur " clan " et puiser de la force..
Simon a l'appui de Paul Quétin et n'est pas vraiment seul et heureusement, et puis, il sait manoeuvrer et je pense qu'il est unique dans ce domaine.
Je ne veux pas dire que les autres ne réfléchissent pas, mais ne pas pouvoir se faire " aider " est un moins pour moi.
Sinon, presque tous les joueurs se passeraient d'entraineurs...
Tsonga a certainement profité des conseils de Eric W au début de son " célibat " mais ensuite, il a plongé, seul !
Je pense qu'il saura remonter la pente avec son nouvel entraineur qui ne va pas le laisser " se reposer " quand il en aura envie. Il a besoin de revoir tous ses points faibles avec un regard neuf !
Quand à son " égo ", je sais que les médias savent manipuler les foules, mais quand même, il s'y prête bien et cela, personne ne pourra me persuader du contraire. Nous les voyons tous et pouvont un peu juger..
J'adorais Jo au début de sa carrière et quand il a commencé à avoir " le melon " plus que les autres, je n'ai pas aimé du tout....
Et parlons de Ferrer : le même coach depuis 10 ans ! n'est ce pas un exemple
Inscrit le: Feb 10, 2009 Messages: 7745 Localisation: France
Posté le: 07.11.2012, 01:44:51 Sujet du message:
Captain, c'est vrai que puisque les 2 ont des avantages, il peut être intéressant de tout explorer !
Je reste perplexe devant le fait que richard remporte un tournoi où il était seul et en ayant 2 matches très difficiles à négocier. Si Piatti avait été présent, aurait-il été aussi efficace et accrocheur ? On ne peut le savoir mais c'est quand même une interrogation !
Etre sans coach, c'est aussi une manière "distinguée" ou "sans heurts" de mettre fin à une collaboration. On le voit avec Tulasne qui répète plusieurs fois dans l'interview que Simon veut être seul. En filigrane, il fait passer le message : "je n'ai pas été congédié parce que je n'étais pas bon, mais parce que mon joueur veut vivre une autre expérience, celle de se débrouiller tout seul !" Son honneur est sauf alors que si Simon avait pris aussitôt un autre entraineur, il aurait trouvé cela plus dur !
Le joueur qui sent que son coach ne lui apporte plus grand chose à l'entrainement ou encore un coach qui lui donne des conseils moins pertinents, doit mettre fin, sans tarder, à une collaboration. Sinon, non seulement il perd du temps, mais il s'ajoute des tensions.
Rester avec un coach par habitude est une erreur. Certes, il y a des joueurs qui restent avec un entraineur tout au long de leur carrière mais c'est souvent parce que le joueur est un peu sous l'emprise d'un formateur depuis son jeune âge (ex : Nadal, Youzhny... ). Les aspects positifs ne sont pas forcément dominants au bout de quelques années (usure du discours de l'entraineur)
Il ne faut pas rêver, un coach apporte ses compétences pendant un temps limité. Il n'est pas non plus omniscient. Il peut réussir par exemple sur un point technique ou sur une dominante mentale mais échouer sur un autre point technique.
Cependant, c'est aussi une relation qui prend fin et une autre qu'il faut investir sans trop savoir si la connivence aura lieu. Donc le réflexe "kleenex", en changeant sans cesse d'entraineur, n'est pas forcément le meilleur.
Passer par une étape en solitaire peut être une expérience intéressante mais qui doit être limitée dans un temps assez court (quelques mois, 3 ou 4, de mon point de vue). Sinon, c'est comme pour les vacances, au bout d'un certain temps, les jours passent sans que l'on ait fait grand chose. Un joueur seul aura vite un rythme pépère pour s'entrainer et personne pour le pousser. Je repense à Noah qui se donnait à fond aux entrainements et sortait rincé avec Hagelauer !
Je pense que ça dépend pas mal de la qualité de l'entourage "alternatif", d'un éventuel recours à une alternance pour éviter l'usure (Grosjean est super pour ça), et au finish, des qualités particulières du joueur.
Federer a toujours eu un entourage qui lui convient extrêmement bien, qui peut jouer le rôle de regard extérieur, de dialogue, voire de "secoueur", avec le trio Mirka/Paganini/Lüthi.
Djokovic ou Nadal, qui restent avec un même coach au long cours, ont des ressources d'analyse et de motivation interne pour se "donner" à l'entraînement qui sont complétement hors norme.
Simon est aussi capable d'une très grande analyse et de beaucoup d'abnégation.
Richard a un bon entourage de conseil informel (Deblicker, Santoro, ses parents...), moins cosntamment présent que celui de Federer toutefois, et je pense que faire 3-4 tournois seul dans l'année peut l'amener à des prises de conscience et de responsabilisation. Mais que, tout comme Murray, c'est un joueur qui a besoin d'être "porté" par la confiance d'un entraîneur qu'il respecte pour tirer parti de son jeu et se dépasser.
Pour Tsonga, je pense que c'est un joueur qui a une autonomie beaucoup plus importante pour la confiance que Richard et bien d'autres, mais qui aurait besoin de faire appel (pourquoi pas ponctuellement) à un technicien et à un tacticien. Il n'a ni la palette technique, ni l'analyse des exceptions sus-nommées... Je trouve louable sinon qu'il veuille changer de discours et se responsabiliser, y compris pour prendre conscience de ses limites! Mais je pense que Rasheed n'a pas toutes les compétences de la tâche, et qu'il gagnerait à travailler avec un "grand ancien" de préférence attaquant volleyeur, une partie de l'année.
Quid d'avoir un entraineur par surface/zone géographique ? Soit 3 ou 4.
Moins de déplacements pour l'entraineur, meilleur connaissance de la surface et du pays. Coté joueur, un minimum de prise en main pour assurer une continuité de son jeu sur l'ensemble de l'année.
Inscrit le: Feb 10, 2009 Messages: 7745 Localisation: France
Posté le: 03.12.2012, 20:29:18 Sujet du message:
WG a écrit:
Quid d'avoir un entraineur par surface/zone géographique ? Soit 3 ou 4.
Avoir 2 entraineurs nécessite qu'ils se connaissent, soient d'accord sur les axes de travail.
A 3 ou 4, cela devient très difficile voire impossible. Ou alors, il s'agit d'un entraineur-pigiste. Quelques semaines pour préparer la saison sur gazon en travaillant plus spécifiquement le jeu vers l'avant, les zones à viser... Appel à un spécialiste pour une commande particulière faite avec l'entraineur principal (comme pour un préparateur physique, un kiné ou un préparateur mental)
Mais un entraineur (principal), c'est quelqu'un qui connait le joueur, le suit, le voit réagir dans différentes situations. C'est important pour personnaliser son intervention en sélectionnant ce qui est efficace avec ce joueur comme type d'approche des compétitions. Ce n'est pas un entrainement standard pour telle surface. C'est s'intéresser à des petits détails donc avoir observé de très près le jeu du joueur !
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